Aidants

  • Aide et soins à domicile : "Ma mère, seule aidante familiale, est épuisée"

    Depuis des mois, les métiers de l’aide à domicile sont en crise. Face à l’inaction du gouvernement et la grande détresse des personnes concernées, APF France handicap et l’AFM-Téléthon alertent en Loire-Atlantique. Témoignage anonyme, 50 ans. 

    "Je vis au domicile de ma mère âgée de 70 ans. Cette dernière, veuve depuis plusieurs années est ma seule aidante. Je suis en situation de grande dépendance. J’ai besoin de l’aide d’une tierce personne pour tous les gestes de la vie quotidienne avec un besoin de surveillance permanent lié à la trachéotomie et à la gastrostomie. Mon plan d’Aide Humaine est de 24 h/24 soit 733 h / mois dont 308 h en prestataire, 398 h en dédommagement familial et 27 h en emploi direct.

    Les absences ne sont pas remplacées et c’est ma mère qui doit prendre le relais, continuer à s’occuper de moi et donc rester disponible en permanence.

    Ma mère s’occupe de moi, les nuits et tous les matins jusqu’à l’arrivée de l’auxiliaire de vie, certains après-midis et les weekends. Mais du fait de la pénurie de personnel, il arrive très régulièrement que les interventions prévues ne soient pas réalisées, faute de remplaçants. Il n’est pas possible pour ma mère d’être tranquille. C’est le cas tout au long de l’année et plus particulièrement lors des périodes de vacances quand les auxiliaires de vie s’absentent. Il faut que ma mère s’organise parce qu’elle sait qu’il n’y aura personne pour les remplacer.

    Le personnel manque et souvent n’est pas formé aux gestes spécifiques liés à la grande dépendance.

    Par exemple, l’un de ces professionnels manquait d’assurance, il hésitait beaucoup, il avait peur de faire mal. et régulièrement faisait des petites erreurs comme appuyer trop fort sur le bouton qui commande le débit d’air du respirateur. Il n’enlevait pas les plis des draps et/ou des oreillers, ce qui peut provoquer de l’inconfort, des rougeurs et abimer une peau déjà fragile. Ma mère était obligée de toujours passer derrière lui pour vérifier et rectifier.

    Un autre jour, une auxiliaire de vie a fait tomber le respirateur alors que j’étais « débranché » (possible qu’un très court instant) et dans la sangle du soulève-malade, en hauteur, au moment d’un transfert lit-fauteuil. Plutôt que d’appeler mon aidant familial, elle a voulu gérer la situation toute seule, mais si ma mère n’était pas entrée dans la chambre à ce moment-là, probablement qu’un « drame serait survenu ». Cette personne manquait de formation et d’expérience.

    Ma mère, seule aidante familiale est épuisée.

    Ne trouvant personne ayant les compétences requises malgré les offres d’emploi déposées, malgré les recherches des services aides humaines, ma mère continue à s’occuper de moi de nombreuses heures chaque jour. Ma mère est épuisée, la situation dure depuis de nombreuses années. Elle a des problèmes de santé, beaucoup de rhumatismes, un poignet très fragile. Elle se fait mal, en s’occupant de moi mais elle n’a pas le choix.

    En l’absence de ma mère, je dois être hospitalisé. Nous nous interrogeons. Le fait que ma mère soit présente n’est-il pas considéré comme une solution pour parer au manque de personnel ? mais à quel prix pour ma mère, en terme de santé.

    Mon aidant familial est épuisé et met en permanence sa santé en jeu."

  • Aide et soins à domicile : Le témoignage d'Eliane sur la maltraitance et l'isolement

    Depuis des mois, les métiers de l’aide à domicile sont en crise. Face à l’inaction du gouvernement et la grande détresse des personnes concernées, APF France handicap et l’AFM-Téléthon alertent en Loire-Atlantique. Témoignage d'Eliane Vallée, 75 ans. 

    "Cela devient de plus en plus difficile de trouver des auxiliaires de vie. Très peu de monde veut faire cette profession. Récemment, j’ai croisé un monsieur en fauteuil roulant sur le bord de mer de Saint-Nazaire. Il m’a dit qu’il devait se dépêcher car son auxiliaire de vie venait lui donner à manger et le coucher. A 17h. 

    Ce monsieur est au lit de 17h à 8h tous les jours car il n’y a personne de disponible le soir. 

    C’est le cas de beaucoup de personnes, de jeunes aussi, qui sont coincés chez eux après 17h, dans le noir, avec un écran pour seule compagnie. J’ai aussi été sollicitée par une femme en situation de handicap qui a le droit à 150h d’aide à domicile, mais qui n’a trouvé des auxiliaires que pour 40h. 

    A moi aussi, ça m’est arrivé de me retrouver toute seule. Le plus dur dans cela, c’est qu’on n’a plus de vie sociale. 

    Quand je n’avais pas d’aide à domicile, on bricolait. C’était ma fille qui m'aidait, mais elle a sa vie, et elle a aussi des problèmes de santé. Moi, j’ai la chance de ne pas être complétement isolée. A cause du manque d’aides à domicile, on se retrouve à supplier des personnes qui ont leur vie, leur travail, leurs activités. Mais il y a des gens qui n’ont pas cette possibilité, qui n’ont personne pour les dépanner.

    Un autre problème est qu’on se retrouve parfois avec des auxiliaires qui ne sont pas du tout formés. C’est très compliqué pour nous. Il n’y a pas de suivi, on n’a jamais les mêmes personnes, on est parfois victimes de maltraitance. Et on n’ose pas se plaindre parce qu’on a peur de se retrouver sans rien.

    On doit supporter la maltraitance.

    Si tu ne t’entends pas avec la personne, tu subis. J’en suis arrivée à me cacher chez moi pour faire semblant de ne pas être là.

    Quand on n’a personne pour nous aider, on ne peut plus sortir puisqu’on ne peut pas se préparer. On n’a plus d’activités, plus de lien social. Une fois qu’on a été isolés, c’est très dur de se forcer à sortir à nouveau. Je suis passée par là.

    C’est un frein au quotidien, à la vie en société, on perd complétement notre autonomie. "

  • Aide et soins à domicile : Pierre parle de "drames" à venir

    Depuis des mois, les métiers de l’aide à domicile sont en crise. Face à l’inaction du gouvernement et la grande détresse des personnes concernées, APF France handicap et l’AFM-Téléthon alertent en Loire-Atlantique. Témoignage de Pierre Emeriau, 32 ans. 

    "Je vis de l’aide à domicile depuis 2009. J’ai des auxiliaires de vie, des kinésithérapeutes, des infirmiers qui passent. Aujourd’hui, ils n’ont plus de remplaçants. Quand mes kinés sont en vacances, je n’ai plus personne. C’est la même chose pour les aides à domicile.

    Dès qu’il y a un arrêt, ce sont mes parents qui sont obligés de faire les actes du quotidien. 

    Je dois avoir 220 heures d’aide par mois mais j’en suis à 180 environ. Et je ne compte pas toutes celles que mes parents font. Avant, j'étais suivi uniquement par une association. A partir de 2018, il a fallu que je trouve une entreprise d’aide à domicile pour pallier la pénurie de personnel. J’ai un reste à charge de 10 euros par heure.

    L’association qui me suit m’a aussi fait savoir qu’ils arrêtaient certains actes. Soi-disant leur personnel n’est pas formé pour les actes du quotidien dont j’ai besoin, ou n’a pas le droit de les faire. Me donner des médicaments, des suppositoires... Il faudrait qu’un infirmier vienne 4 fois par jour ? Cela me met dans une situation extrêmement difficile, pour ne pas être vulgaire...

    On ne sait jamais si on va avoir du personnel demain.

    Et les gens sont de moins en moins motivés à venir au travail. C’est catastrophique. Certains n’ont pas de savoir-vivre, de savoir-être. Il y a une telle pénurie qu’ils embauchent n’importe qui. Parfois, on oublie de me fermer ma poche, mes parents doivent repasser derrière...

    Mes parents aimeraient partir en vacances. Mais on a les horaires de passage la veille pour le lendemain. Donc ils ne peuvent pas se projeter et avoir une vie à côté.

    Il y a des weekends, des semaines, où je n’ai personne pour me lever ou me coucher. Heureusement que j’ai mes parents, mais ils n’en peuvent plus. D’autres n’ont pas cette chance. Certains sont obligés d’aller à l’hôpital parce qu’ils n’ont pas de solution. 

    Je crois qu’il va arriver des drames. 40% des aidants meurent avant les aidés. Si on continue à ce rythme, on va atteindre les 80%. Mes parents par exemple vont avoir 60 ans. Ils sont fatigués, usés, ils n’ont plus la force de se battre. Moi qui veux vivre à domicile, je suis inquiet. On a un couteau sous la gorge. Si demain j’ai besoin de plus d’aide, comment je fais ? Une assistance 24h/24h, c’est 22000 euros par mois. Le prix des services augmente d’année en année, mais il y a de moins en moins de services.

    Je me sens abandonné. L’Etat n’en a rien à faire. On est la dernière roue du carrosse. On n’arrive pas à se faire entendre. J'en suis rendu à me plaindre au département. Je me bataille pour moi et pour les autres. Les associations qui reçoivent des subventions doivent pouvoir en justifier.

    Je veux alerter tant que je peux, mais je suis épuisé."

     

  • Aide et soins à domicile : APF France handicap et l'AFM-Téléthon alertent

    Faut-il une vague de "morts à domicile" pour que l’État et les Conseils départementaux réagissent ? Face à la multiplication des témoignages et appels au secours de personnes en situation de handicap, dont la santé et la sécurité sont menacées faute d’aides à domicile, Laurence Tiennot-Herment, Présidente de l’AFM-Téléthon, et Pascale Ribes, Présidente d’APF France handicap, ont lancé une alerte auprès de la Défenseure des Droits pour mise en danger de la vie d’autrui et non-assistance généralisée à personnes en danger.

    Depuis des mois, les métiers de l’aide à domicile sont en crise et trouver du personnel compétent, formé et stable relève de la gageure. Les situations de mise en danger de la vie des personnes aidées se multiplient, les aidants familiaux, quand il y en a, doivent pallier ce déficit au détriment de leur santé et de leur propre vie. La solidarité familiale quand elle existe ne peut se substituer indéfiniment à la solidarité nationale !

    Les conséquences sont catastrophiques. En plus de mettre leur vie en danger, cette pénurie d’aides à domicile prive les personnes en situation de handicap du droit fondamental de vivre dignement et de pouvoir choisir leur mode de vie.

    Face à l’inaction du gouvernement et la grande détresse des personnes concernées, APF France handicap et l’AFM-Téléthon invitent les représentants politiques du département de Loire-Atlantique à rendre visite à des personnes en situation de handicap à leur domicile afin de se rendre compte de l’urgence. 

  • RePairs Aidants : Des ateliers bien-être et des formations pour les aidants familiaux

    Avec son dispositif RePairs Aidants, APF France handicap accompagne les proches de personnes en situation de handicap.

    RePairs Aidants : les prochaines dates d'ateliers

    L’agenda du 1er semestre 2024 des actions RePairs Aidants est en ligne : formations, webinaires et ateliers bien-être pour les aidants familiaux (parents, enfants, conjoints, frères/sœurs et proches d’une personne en situation de handicap).

    Participation gratuite, inscription sur le site internet RePairs Aidants

    Ateliers bien-être (2h) :

    RePairs Aidants propose de nouveaux ateliers en visio pour les aidants. 10 ateliers de 2h sont proposés entre janvier et mars sur le thème de la culpabilité.

    Ces ateliers seront animés par des professionnels sous différentes approches :

     

    • Développement personnel : faire un point d’étape sur son parcours, creuser sa réflexion autour d’une thématique, renforcer son pouvoir personnel
    • Expression : échanger, s’exprimer entre aidants à travers des groupes de parole, ateliers d’écriture et ateliers d’art-thérapie.
    • Pratiques corporelles : séances de Yoga, danse, relaxation…

    Inscriptions sur le site : https://www.repairsaidants.com/ateliers/

    Formations (7h) :

    Sessions thématiques pour approfondir un thème et partager des expériences, co-animées par un professionnel et un aidant.

    Etre aidant aux différentes étapes de la vie, les aides et les droits, complémentarité aidants et professionnels, les outils pour communiquer avec son proche, etc

    Inscriptions sur le site  : https://www.repairsaidants.com/visio-nationales/.

     

    Webinaires (1h30) :

    Informations concrètes aux aidants sur des aspects juridiques ou sociaux souvent peu accessibles. Animés par un professionnel du secteur.

    Inscriptions sur le site : https://www.repairsaidants.com/webinaires/

  • Aide humaine : Pascale Ribes signe une tribune dans Le Monde pour alerter

    Crise des métiers de l'humain

    "Il y a Olivier, qui vit seul chez lui, mais se demande parfois s’il va pouvoir y rester... Il y a aussi Jeanne et Jean-François, les parents de Vincent, 37 ans, atteint de myopathie de Duchenne, en situation de grande dépendance, trachéotomisé et ventilé vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Ils ont été obligés d’emménager chez leur fils pour pallier les absences fréquentes de professionnels, par ailleurs très insuffisamment formés. Sans présence continue à ses côtés, Vincent est en danger de mort."

    Dans sa tribune dans Le Monde, Pascale Ribes, présidente d'APF France handicap alerte sur la crise des métiers de l'aide à domicile. Une pénurie qui met en danger la vie, l'autonomie et la citoyenneté des personnes en situation de handicap, et pour laquelle APF France handicap et l'AFM-Téléthon ont saisi la Défenseuse des Droits. 

    Retrouvez la tribune de Pascale Ribes : https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/10/04/handicap-aides-humaines-et-soins-a-domicile-non-assistance-a-personnes-en-danger_6192391_3232.html

  • Journée des aidants : APF France handicap saisit la Défenseure des droits

    Pénurie d'aides à domicile pour les personnes en situation de handicap = non-assistance à personnes en danger !

     
    Avec l’AFM Téléthon, APF France handicap tire la sonnette d’alarme et saisit la Défenseure des droits pour alerter sur cette situation catastrophique : trop de personnes se retrouvent seules, sans accompagnement pour se lever, s’habiller, manger ou aller aux toilettes. Leur santé et leur sécurité sont menacées, il y a urgence !
     
    Faut-il une vague de "morts à domicile" pour que le gouvernement se décide enfin à agir ? 
     

  • Journée famille et handicap à Angers

    Journée Famille & handicap 2023 !

    S'informer - Echanger - Partager 

    APF France handicap Pays de la Loire organise sa 3ème Edition Journée Famille et handicap, rendez-vous :

    Le Mardi 14 novembre 2023, au Centre des Congrès, Jean Monnier à ANGERS.

    Cette nouvelle journée a pour thème "l'habitat, l'inclusion, la qualité de vie". Trois mots essentiels afin d'aborder le cadre de vie des personnes en situation de handicap, de leurs proches et des professionnels. 3 petits mots importants pour s'informer, échanger, débattre et ne plus laisser sans mots et sans réponses les acteurs présents.

    Être heureux, voir sa personne et sa dignité respectées devrait être un droit effectif pour tous. À travers les différents ateliers proposés nous évoquerons le libre choix du mode de vie et les solutions pour trouver son cocon de #bonheur dans son habitat, son environnement.

    INSCRIPTION ET PREPROGRAMME DISPONIBLES DÈS À PRESENT EN LIGNE 

    https://www.helloasso.com/associations/apf-france-handicap-49/evenements/journee-famille-et-handicap-l-habitat-l-inclusion-et-la-qualite-de-vie

    Si vous n'arrivez pas à accéder au lien ou que vous souhaitez des informations complémentaires, n'hésitez pas à contacter la délégation du Maine-et-Loire :
    02.41.34.81.34 ou à dd.49@apf.asso.fr

    N'hésitez pas à partager l'information autour de vous !

     

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