Billet d'humeur de Jean-Pierre Blain

DSC_7529.JPGRéponses aux besoins ? Des personnes ou des payeurs…

Les conseils généraux et les Agences Régionales de Santé ont pour missions, entre autres, de répondre aux besoins de nos concitoyens en matière d’hébergement, de prestations sociales ou de santé.

Mais de quels besoins parle-t-on, car les associations de défense n’ont jamais été autant sollicités pour constater des manques évidents en matière de scolarisation, de transport, d’accès à la santé voire de ressources ridicules.

A entendre notre vice-président du conseil général clamé haut et fort que le maintien à domicile coute trop cher, que les places d’accueil ne peuvent être indéfiniment créées faute de moyens, qu’il n’est pas possible de rendre les transports accessibles sur toutes les lignes, je rêve d’une société accessible à tous comme notre projet associatif le dit ; que notre environnement soit adapté et je me dis que si le monde était inaccessible à 90 % de la population, les lignes bougeraient certainement. C’est un peu le même discours que l’on entend à l’ARS ou l’on nous répète qu’un euro dépensé doit l’être utilement, ce que nous contestons nullement, mais il serait indispensable d’en avoir 2 à dépenser car de nombreux besoins, et notamment des personnes en situation de handicap ne sont aujourd’hui pas couverts. Combien d’orientations vers des  structures médico-sociales sont sans réponse aujourd’hui ? Beaucoup trop, certes nous ne sommes pas au niveau d’un pays sous développé mais je maintiens que cela n’est pas digne d’un pays développé ayant signé toutes les  conventions internationales. Je n’ose même pas dire mon sentiment sur la prévention dont nous devrions bénéficier ; sur les textes tout parait régulier mais dans les  faits, essayer de faire soigner ou détartrer les dents d’un enfant polyhandicapé, vous comprendrez que ce n’est pas encore d’actualité (voir blog santé APF).

Donc, pour faire reconnaitre tous ces besoins divers et variés que, chacun d’entre nous, affrontons régulièrement voir quotidiennement, nous demandons simplement que l’observatoire prévu dans la loi de 2005 soit mis en place et alimenté par les rapports et enquêtes officielles mais aussi par les associations de défense et d’aide car la politique ne consiste pas simplement à répartir les moyens disponibles ou encadrés mais bien de créer le cadre de vie utile à tous les citoyens dont nous faisons partie.

Aux rencontres nantaises organisée par le Professeur SICARD, sur la fin de vie, nous avons rappelé avec d’autres que la société a des devoirs de rendre dignes toutes les vies, même les nôtres, et que prendre la question « la vie vaut-elle le coup d’être vécue ? » notre réponse éthique a été de dire que l’environnement sociétal doit être attentif à chacun, ce qui devrait mécaniquement réduire les mal être de certains.

La lorgnette économique est complètement inadaptée pour traiter ces questions, la « crise » ne doit pas être un prétexte pour se donner bonne conscience de s’affranchir des questions existentielles des «  laissés pour compte ». Quand on constate récemment que 78 % des demandes au 115 pour des hébergements d’urgence ne sont pas satisfaits, j’ai bien peur que pour les personnes en situation de handicap, nous aurions les mêmes taux d’insatisfaction dans certains domaines !

Sincèrement, je vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d’année auprès de vos familles, amis…

Jean Pierre BLAIN , Représentant départemental adjoint

Commentaires

  • Super billet. Il faut être tenace et ne rien lâcher. Ensemble, nous y arriverons à les faire bouger toutes ces lignes !

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