Loire-Atlantique. Transport en minibus : le décret impossible

La coopérative Titi Floris, à Orvault, demande que soient clarifiées les conditions sanitaires de transport des passagers scolaires, handicapés, personnes âgées et salariés. La raison ? Un décret compliqué à interpréter.

La coopérative de transport Titi Floris est confrontée à un décret compliqué. Elle s’interroge : quelles sont les conditions sanitaires pour les tournées en minibus de neuf places ? Dans des conditions sanitaires strictes, les conducteurs des minibus transportent des scolaires, des personnes handicapées, des salariés, des personnes âgées allant dans les accueils de jour. Alors le gérant de l’entreprise, Boris Couilleau, aimerait y voir clair : Avec le décret du 11 mai, chaque minibus ne peut plus transporter qu’un seul passager en ayant installé des parois en plastique. Nous avons donc équipé 500 à 600 véhicules de parois avec des nappes en plastique commandées dans les grandes surfaces nantaises.

Imbroglio : peuvent-ils transporter un ou plusieurs passagers dans les minibus ?

Mais une différence l’étonne : En revanche, on est autorisé à transporter non plus un, mais plusieurs passagers s’ils appartiennent au même foyer ou dans le cas de transport d’élèves en situation de handicap.

Titi Floris et ses donneurs d’ordre n’arrivent pas à se mettre d’accord sur une interprétation du décret. Qu’il s’agisse des régions Pays de la Loire, Bretagne, Normandie, Nouvelle Aquitaine, des 18 départements, des associations et des entreprises.Certains demandent que nous transportions deux voire quatre passagers. Et la plupart nous donnent des consignes à respecter qui ne sont pas celles du décret. Le week-end dernier, on attendait un nouveau décret. Mais il n’est pas sorti.

Le confinement puis un déconfinement progressif ont réduit le nombre de passagers. On perd du temps et beaucoup d’argent. 400 à 500 conducteurs sur 1 200 travaillent. Or nous sommes dimensionnés sur 80 administratifs, explique Boris Couilleau. Le télétravail à temps partiel voire très partiel était la règle pendant le confinement. Progressivement, ce temps de travail remonte. Mais les recettes des tournées restent basses : entre 55 et 80 % de perte de chiffre d’affaires selon ces trois derniers mois.

Nouvelle complication en juin

Un différend oppose la Scop aux associations. Si les collectivités nous ont indemnisées pour les tournées non effectuées, des associations du handicap ne le font pas, alors qu’elles se sont engagées avec nous sur 200 jours par an et non 140. Titi Floris demande un surcoût pour le matériel et le treizième mois des salariés, non pris en compte par le chômage partiel. Et attend que l’ARS (Agence régionale de santé) prenne position.

Une nouvelle complication est attendue en juin si la fréquentation dans les minibus augmente, ce qui est probable car avec les mesures sanitaires, ils ne rouleront pas à plein. De ce fait, les collectivités risquent de demander de tournées supplémentaires pour transporter tout le monde.

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