La médiation familiale pour sortir d’un conflit lié au handicap

L’Union nationale des associations familiales (Unaf) propose, dans 14 départements, un service de médiation familiale spécialisée sur le handicap et la perte d’autonomie. Utile pour les personnes en situation de handicap et leur proches, qui ont besoin d’un cadre pour dialoguer et trouver une issue au conflit qui les oppose. Trois questions à Véronique Clément, médiatrice à l’Udaf Ille-et-Vilaine.

Véronique Clément : La médiation consiste à offrir un espace d’échanges en cas de conflit. Le médiateur a pour but de permettre la reprise de la communication entre des personnes qui n’arrivent pas à dialoguer de manière constructive. Ce professionnel, diplômé d’État, est impartial. Il ne prend parti pour personne. Ce n’est pas non plus un conseiller. Il va amener les parties à élaborer elles-mêmes des solutions et les inviter, si nécessaire, à aller chercher des informations techniques auprès de spécialistes.

« Les participants vont pouvoir dire ce qu’ils taisent habituellement. »

Dans ce cadre de confiance, les participants vont pouvoir dire ce qu’ils taisent habituellement. Ils vont exprimer comment ils vivent la situation, de façon à être entendus par les autres participants. L’objectif est de permettre une compréhension mutuelle de ce qui se passe pour chacun. En apaisant le conflit, la médiation prépare le terrain à la conclusion d’un accord.

F-f.fr. : Comment s’organise la médiation ?

V.C : Le processus démarre lorsqu’une des parties décide de nous saisir. Nous la recevons alors pour un premier rendez-vous. Nous prenons le temps de lui expliquer ce qu’est la médiation et d’entendre ses attentes.

« Les différentes parties doivent s’engager librement dans la démarche. »

Nous l’invitons ensuite à proposer aux autres personnes concernées de nous contacter. Au besoin, nous pouvons leur adresser un courrier pour les convier à un rendez-vous d’information individuel. Pour que la médiation puisse avoir lieu, il est indispensable que les différentes personnes s’engagent librement pour s’approprier la démarche.

Après avoir rencontré chacun en tête-à-tête, nous organiserons une première séance commune. D’autres rendez-vous pourront suivre pour permettre de parvenir à un accord, oral ou écrit, ou au constat qu’il n’est pas possible d’aller plus loin.

F-F.fr : Qui vous sollicite ?

V.C : Les situations sont très diverses. Cela peut être le frère d’une personne handicapée qui n’arrive pas à impliquer ses frères et sœurs dans l’accompagnement. Ou des parents qui s’épuisent dans leur rôle d’aidant auprès de leur enfant handicapé n’acceptant pas l’intervention de tierces personnes. Ou bien encore une personne handicapée elle-même qui veut s’installer dans son propre appartement mais se heurte au refus de ses parents. Nous, médiateurs, allons accompagner le travail que vont mener les personnes pour trouver une solution de sortie.

Bientôt dans 22 départements

L’Union nationale des associations familiales et la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie viennent de nouer un partenariat pour développer l’offre de médiation familiale spécialisée sur le handicap et la perte d’autonomie. Ce service est déjà opérationnel dans 14 des 22 départements participant à l’expérimentation.

Les participants doivent s’acquitter d’une participation financière, qui dépend du montant de leurs revenus. Pour un allocataire de l’AAH à taux plein, elle s’élève à 5 € par séance. L’entretien préalable pour leur expliquer aux personnes en quoi consiste la médiation familiale, est gratuit.

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