Flashés en excès de vitesse, ils testent le quotidien des accidentés de la vie

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Une opération pédagogique a été menée par les gendarmes de l'escadron de sécurité routière de Loire-Atlantique sur l'aire de Puceul vendredi 26 juin 2020.

Vendredi 26 juin 2020, les gendarmes sont présents sur l’aire de Puceul (Loire-Atlantique), située sur l’axe Nantes-Rennes. Deux motards de l’escadron de sécurité routière escortent un utilitaire flashé au-dessus de la limite de vitesse autorisé. Au volant, un jeune artisan revenant d’un chantier.

Après les contrôles d’alcoolémie et des papiers du véhicule, les gendarmes, au lieu de dresser contravention, vont lui proposer une alternative aux poursuites en le faisant participer aux ateliers de sensibilisation mis en place avec les associations France Handicap (APF) et Victimes et Avenir, et le Département de Loire-Atlantique :

"Un dispositif de prévention organisé conjointement par la Préfecture et la gendarmerie, en accord avec le Procureur de la République, pour faire changer les comportements des automobilistes et les faire réfléchir aux conséquences d’une conduite à risque", explique Émeline Marquié, coordinatrice sécurité routière à la Préfecture de Loire-Atlantique.

Après environ deux heures de contrôle de vitesse, ils étaient une douzaine de contrevenants à ainsi se voir proposer une alternative aux poursuites classiques : amende et retrait de points.

" Pour tous ceux qui n’encourent pas plus de deux points de retrait, nous proposons de passer une demi-heure sur le site pour ressentir les effets de tonneaux en voiture, tester un parcours à obstacles en fauteuil roulant et dialoguer avec des victimes ou familles de victimes d’accident de la route. Nous espérons ainsi sensibiliser les conducteurs aux dangers de la vitesse. En général, cette sensibilisation est bien accueillie, même si nous avons aussi eu le cas d’une personne préférant payer l’amende et perdre deux points sur son permis », observe le Commandant Gilles Foliard, chef d’escadron de l’escadron départemental de sécurité routière. "

Témoignage fort des victimes de la route
Flashé à près de 130 km/h, Eric (prénom d’emprunt) justifie son excès de vitesse : 

"Je viens tout juste de récupérer ma nouvelle voiture et je n’ai pas été vigilant. Cette opération de prévention me fera réfléchir à l’avenir », admet-il en descendant du fauteuil avec lequel il a pu mesurer les difficultés quotidiennes des victimes de la route."
À l’image de Pierre Emeriau, accidenté à 17 ans et qui, après quatre ans de parcours dans les services hospitaliers, a dû apprendre à maîtriser la conduite du fauteuil.

Parcours quasi similaire pour Eric Denieulle pour qui la vie a basculé le 25 juillet 2012 quand un chauffard lui a coupé la route.

"Il faut que les gens se rendent compte de ce que nous vivons au quotidien pour nous déplacer, malgré les normes, mais aussi des conséquences financières que représentent l’achat et le transport d’un fauteuil digne de ce nom, et non des brouettes comme nous appelons les fauteuils basiques. "

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