Un terrain de jeu ouvert à tous, avec ou sans handicap, à Pont-Audemer

A Pont-Audemer, le centre Loisirs Pluriel accueille à la fois des enfants en situation de handicap et des petits « valides ». Une démarche tolérante qui porte ses fruits.

Des cris mais pas de larmes. Avenue de l’Europe, au centre Loisirs Pluriel de Pont-Audemer (Eure), il y a de l’animation. Ici pas d’étiquettes, chacun est logé à la même enseigne ; celui de l’enfance, de 3 à 13 ans. Conformément au slogan de l’association « Tous différents, tous ensemble ». Le centre fait par ailleurs partie du dispositif Handi’Conseil, qui vise à favoriser l’accueil des enfants en situation de handicap, quel que soit celui-ci : mental, psychique ou physique.

Décloisonner pour mieux construire

Adélaïde Hardy, la référente du dispositif dans le département :

Cela permet aux familles d’avoir un peu de répit et aux enfants valides de côtoyer dès leur plus jeune âge des enfants atteints de handicap, rapporte . Pour que ce soit des adultes plus tolérants. »

Notamment dans le monde du travail.

Le centre accueille environ 61 enfants à l’année. « Sur une journée, on a en moyenne seize enfants dont huit en situation de handicap, dont la majorité présente des troubles du spectre autistique (TSA) », observe Adélaïde Hardy. Une « moitié-moitié » à laquelle tient l’association. « Ça se passe bien, nous n’avons pas de difficulté majeure », se réjouit-elle. Les animateurs du centre ont trois jours de formation pour appréhender au mieux chaque situation. Mais ils apprennent surtout « sur le terrain », remarque cette éducatrice spécialisée.

Pour le plus grand bonheur des enfants, mais aussi de leurs parents. « Les familles se sentent en confiance et sont souvent agréablement surprises de l’évolution de leurs enfants et de leur capacité à s’adapter », remarque Adélaïde Hardy. Et à se sociabiliser. Car souvent, les personnes présentant un handicap restent dans des structures dédiées, « entre elles » pourrait-on dire.

Tous au même niveau

« Je ne fais aucune différence entre les enfants », déclare Marine Desrues, animatrice. Idem chez sa collègue Chloé San-Vicente : « Je ne vais pas prendre une autre voix si jamais ils ne comprennent pas. » Elle-même avoue avoir changé son regard sur le handicap depuis qu’elle travaille au centre.

Néanmoins parfois, il faut adapter les activités, ainsi que la gestion du temps et de l’espace. Un minuteur géant (ou Time Timer) permet aux enfants de visualiser le temps qui s’écoule et de savoir quelle sera la prochaine animation. « C’est un repère rassurant et cela peut limiter les angoisses et donc les comportements inadaptés », explique Adélaïde Hardy.

Nul besoin de hausser la voix pour se faire entendre. Des pictogrammes sont utilisés par les animatrices pour signaler aux enfants qu’ils doivent faire moins de bruit par exemple. Car si certains aiment bien écouter de la musique, d’autres préfèrent le silence. « Le tout est de trouver un terrain d’entente », résume Hélène Loquet, la directrice du centre de loisirs, qui semble avoir trouvé son rythme.

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