#MarchesAttaque pour l’accessibilité sur Terre

APF France handicap organise une campagne d’actions contre les retards dans la mise en accessibilité. Cinq journées, dernière semaine d’avril, pour dénoncer des lieux inaccessibles, valoriser des initiatives exemplaires et proposer des solutions. Nom de code, #MarchesAttaque, clin d’œil au film culte Mars Attacks ! Mais là, ce n’est pas du cinéma !

Le Covid-19 semble avoir eu raison de l’accessibilité. Depuis un an, le sujet a presque totalement disparu de l’agenda politique. Le plan de relance de 100 milliards d’euros, présenté en septembre 2020, financera uniquement des travaux de mise aux normes dans les gares, à hauteur de 120 millions d’euros.

APF France handicap a donc décidé de lancer une semaine d’actions dans toute la France, du 26 au 30 avril. Avec un double objectif. Interpeller les décideurs et inviter les citoyens à s’engager aux côtés de l’association pour demander une France accessible.

Un droit à l’accessibilité affirmé par l’ONU

Pouvoir accéder à l’ensemble des espaces de vie est, en effet, un droit fondamental pour toutes les personnes en situation de handicap. Un droit réaffirmé par la convention des Nations unies.

L’accessibilité de la voirie, des bâtiments, des équipements… concerne également les personnes âgées, femmes enceintes, parents avec poussette, personnes en surpoids, usagers des transports, livreurs, etc. Une récente étude a montré que 9 personnes sur 10 éprouvent, au moins de temps en temps, des difficultés lors de leurs déplacements.

De report en retard

« De nombreux textes sur l’obligation d’accessibilité existent. Mais ils ne sont que très partiellement mis en œuvre », déplore APF France handicap.

Et de pointer les délais sans cesse repoussés –  2015 d’abord, puis jusqu’à 2024 pour les agendas d’accessibilité programmée (Ad’AP) des gestionnaires des plus gros parcs d’établissements recevant du public (ERP). Mais aussi les nombreuses dérogations à l’obligation de mise aux normes qui peuvent être accordées. Ou bien encore la loi Élan qui a réduit de 100 à 20 % la part de logements neufs accessibles.

L’aiguillon des jeux Olympiques

Pourtant, l’accessibilité c’est possible, comme le montrent les bonnes pratiques « actuellement minoritaires ». Il faut donc « réagir face au retard français », exhorte l’association.

D’autant plus rapidement que des échéances majeures se profilent. À commencer par l’arrivée à terme des Ad’AP pour les transports interurbains et de nombreux ERP, en septembre 2021. Et les jeux Olympiques et Paralympiques d’été de Paris, en juillet et août 2024.

Des outils sur marchesattaque.org

Rendez-vous sur le site marchesattaque.org

APF France handicap appelle donc les citoyennes et les citoyens à se joindre à elle en se mobilisant sur le site marchesattaque.org.

Ils pourront y imprimer des tracts de sensibilisation pour les distribuer aux commerçants de leur quartier et à leur maire, interpeller les pouvoirs publics, partager des vidéos, etc.

Trompe-l’œil à Paris, Marseille, Lyon et Brest

Par ailleurs, ses adhérents vont organiser des actions. Les premières se sont déroulées dès le 23 avril. Un trompe-l’œil choc a été installé sur des escaliers à Paris et à Marseille. Lyon a suivi, le samedi 24. À Brest, c’est prévu pour le 25. L’œuvre représente un grand trou dans les marches. Une manière de montrer à tous l’inaccessibilité de l’espace public.

Des journées d’actions à thème

La mobilisation se poursuit du 26 au 30 avril. À chaque journée, son thème : commerces, transports, loisirs… Le mardi 27 avril est consacré, par exemple, à l’accès aux soins. Dans les Yvelines, l’association pointe, entre autres, à Verneuil-sur-Seine, un ensemble de locaux inaccessibles abritant 15 professionnels de santé.

Dans la Meuse, au contraire, elle met en valeur la maison médicale, en plein cœur de la ville. Et, sur le plan national, APF France handicap promeut son projet d’annuaire des lieux de soins accessibles, handicap-soins.org. Le Covid-19 en rappelle malheureusement l’urgente nécessité.

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