PSH sur les écrans : à quand un vrai coup de projecteur ?

 Un rapport du CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel) révèle que les personnes en situation de handicap sont sous-représentées à la télévision. Une situation désolante qui s’est accrue depuis le premier confinement.

Consternant. C’est le premier adjectif qui vient en tête à la lecture du dernier et récent rapport du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) sur l’accessibilité des programmes télévisés aux personnes handicapées et sur la représentation du handicap sur nos écrans. On espérait naïvement qu’à l’aune de la crise sanitaire des initiatives originales avaient été encouragées ? Que l’invisibilité des handicapés constatée année après année se serait un tant soit peu résorbée ? Raté.

Pire, la sous-représentation des personnes en situation de handicap à la télévision s’est encore accrue à partir du premier confinement. En 2020, seuls 0,6 % des individus y sont perçus « comme étant en situation de handicap » (contre 0,7 % en 2019 et 0,8 % en 2016) sur les principales chaînes. Autant dire qu’en dépit des chartes, et autres listes de préconisations sur l’accessibilité et la représentation, le retard des médias audiovisuels sur ces sujets reste abyssal.

Des chiffres effarants et… désespérants dans un pays qui, rappelons-le, compte 20 % de citoyens handicapés ou en situation de handicap (soit 12 millions de personnes sur 66 millions selon l’Insee, vivant avec un handicap invisible dans 80 % des cas).

Approche inclusive et positive

Pour autant, le CSA ne renonce pas à convaincre et martèle à destination des chaînes des propositions pour déconstruire les stéréotypes et automatismes assignant les personnes à leur handicap : appliquer dans les faits la charte relative à l’insertion professionnelle des personnes handicapées, évaluer la médiatisation du « parasport » (préféré au « handisport »), suivre la couverture des prochains jeux Paralympiques de Tokyo.

Surtout, privilégier une approche inclusive et positive en sollicitant les personnes handicapées « dans tous les domaines de la vie sociale, politique, économique, culturelle, etc. », en prenant en compte la « diversité des handicaps à l’antenne : mental (ou déficience intellectuelle), auditif, visuel, moteur, autistique, psychique, etc. ». Et ce, « sans approche compassionnelle ». Un beau programme contre les réflexes validistes de nos lucarnes… à appliquer d’urgence pour que la courbe s’infléchisse enfin.

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