Ascenseurs en déroute : la galère pour les personnes en fauteuil roulant

Pour beaucoup, l’accessibilité est un combat du quotidien. Une porte trop lourde, un couloir trop étroit ou un ascenseur en panne et vous voilà coincés comme derrière une grille de prison. Angelo, adhérent et militant d’APF France handicap en Loire-Atlantique, revient dans ce blog sur les galères d’ascenseurs.

Nous habitions en cette année 1996 sur l’Ile de Nantes, au 16ième étage d’un immeuble avec ascenseur assez grand pour un fauteuil manuel. Mais la copropriété a délibérément choisi de nous empêcher d’approcher en voiture de l’entrée en forte pente. Nous avons dû déménager : nouvel immeuble, ascenseur minuscule, mais nous sommes en rez-de-chaussée. Plus tard, C aura besoin d’un fauteuil électrique.

Septembre 2010 : plusieurs associations de personnes en situation de handicap se retrouvent au musée, qui possède des salles à l’étage inférieur. Nous sommes vendredi, en fin d’après-midi, et l’ascenseur tombe en panne. A l’étage inférieur, quatre personnes en fauteuil roulant. Une en fauteuil manuel arrive à remonter par l’escalier sur ses fesses. Les trois autres, en fauteuil électrique, dont C, sont coincées en bas. Mauvais contrat de maintenance : pas de réparation possible avant lundi ! Heureusement, il y a des toilettes en bas. Par chance, un autre escalier, large, est divisé en deux escaliers de dix marches, et le personnel du musée trouve des planches assez longues et solides pour faire remonter les personnes en fauteuil roulant électrique.

Plusieurs immeubles possèdent deux ascenseurs, un grand et un petit, parfois réglés pour que le petit, impossible en fauteuil roulant électrique, soit prioritaire. Sur son lieu de travail, après plusieurs années, C a enfin obtenu une télécommande permettant d’obtenir le grand.

Salle d’exposition : encore un vendredi, jour d’entretien de l’ascenseur. Le technicien est là, nous passons à l’étage. L’ascenseur annonce une charge possible de 350 kg. Fin de la visite, le technicien est parti… et l’ascenseur ne bouge pas. Finalement, on réussit à descendre C sur une chaise par l’ascenseur, puis le fauteuil vide (170kg). La structure corrige ensuite la charge maximale possible de son ascenseur.

Centre commercial : la porte de l’ascenseur se referme. Le détecteur de présence est mal réglé (ou défectueux) et casse le manipulateur du fauteuil de C. Gros problème : débrayage du fauteuil très difficile. Manipulateur à remplacer… et reçu plusieurs mois plus tard. Quelle assurance prendra les frais en charge ?

Ces incidents ne sont pas les seuls que nous ayons connus, mais d’autres personnes en ont connu des pires. Des situations qui pourraient toutes être évitées avec une bonne maintenance.

Les commentaires sont fermés.