Coronavirus : ce que le gouvernement a décidé pour les personnes handicapées

Tous les internats et les Ésat restent ouverts. Pour les externats, c’est au cas par cas. Un accompagnement à domicile doit être mis en place pour les parents gardant leur enfant chez eux.

À situation sanitaire exceptionnelle, décisions exceptionnelles. Le gouvernement a ajusté, dimanche soir, les mesures concernant les personnes handicapées. Car leur état de santé les rend plus fragiles et vulnérables aux complications de santé.

Internats ouverts ; externats au cas par cas

Les résidents ne pourront plus sortir le week-end.

Les internats pour les enfants et les adultes fonctionnant 365 jours sur 365 sont maintenus ouverts. Mais les familles sont libres d’opter pour le retour à domicile de leur proche.

Pour freiner la propagation du virus, les visites sont suspendues. Excepté dans certaines situations particulières pour lesquelles l’absence de lien avec un aidant serait particulièrement préjudiciable (risque de décompensation, troubles du comportement…). 

De plus, les résidents ne pourront plus sortir le week-end. Sauf exception, sous réserve d’un avis médical.

A contrario, certains externats ont d’ores et déjà fermé leurs portes, dès ce lundi 16 mars. Cette décision peut être motivée par la situation sanitaire locale. Ou la volonté de l’association gestionnaire de redéployer du personnel vers les internats restés ouverts.

Des indemnités pour les parents  gardant leur enfant

La situation contraint ainsi de nombreux parents à garder leur enfant handicapé à domicile. « Quelle qu’en soit la raison », ils bénéficieront d’une prise en charge financière. La Sécurité sociale leur versera des indemnités journalières.

Surtout, les établissements et services médico-sociaux ont pour mission, d’organiser « un service minimum d’appui aux familles ». Au plus tard pour ce lundi.

Les Ésat accueillent les travailleurs

Les Ésat vont réduire leur activité et mettre en place des mesures de vigilance renforcée.

Les Ésat restent ouverts. Mais ils doivent mettre en place des mesures de vigilance renforcée. Ils vont organiser la réduction de leurs activités au strict minimum. Y compris pour les mises à disposition et les unités de travail hors les murs. « En tenant compte des spécificités de cette activité professionnelle », précise toutefois le gouvernement.

Actualisation à 18h00 : de nombreux lecteurs nous signalent, sur Facebook, que leur Ésat a fermé. 

Les centres de rééducation professionnelle fermés

Ces centres ainsi que ceux de pré-orientation ont fermé leurs portes. « Chaque fois que possible », les stagiaires bénéficieront d’une formation à distance.

Un accueil temporaire pour les personnes ne pouvant rester à domicile

Le gouvernement annonce également une mobilisation des solutions d’accueil temporaire, dans les établissements, afin de recevoir, au besoin, les personnes isolées ne pouvant rester à domicile.

Cela peut concerner celles dont le proche aidant serait malade. Ou bien encore « les cas où une personne en situation de handicap vivant seule, dans sa famille, ou dans un habitat partagé, ne disposerait plus d’une continuité d’accompagnement suffisante à son domicile ».

Les MDPH doivent traiter les demandes de PCH en urgence

Les MDPH n’assurent plus d’accueil physique. © CD29 – F. Betermin

Il n’y a plus d’accueil physique dans les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Hormis dans les seuls cas de rendez-vous justifiés car situation d’urgence.

Les MDPH doivent donc mettre en place un accueil téléphonique renforcé. Et adapter les modalités de fonctionnement des commissions des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) pour qu’elles puissent prendre les décisions urgentes.

De plus, les demandes des personnes que l’épidémie contraint à revenir à domicile, et jusque-là accueillies en établissement médico-social, vont bénéficier d’un circuit de traitement court. « Les demandes de prestation de compensation du handicap (PCH) doivent être, dans ce cadre, traitées sans délai », demande le gouvernement. Il y a en effet urgence à organiser, et à financer, l’aide humaine nécessaire.

Un système de gardes d’enfants pour les professionnels du médico-social

Les professionnels médico-sociaux comptent parmi les personnels prioritaires pour bénéficier des systèmes de gardes d’enfants organisés par l’Éducation nationale et ses partenaires. Ils peuvent s’inscrire sur le site mon-enfant.fr pour demander une place d’accueil.

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