Coronavirus. Comment font les personnes souffrant de handicap ?

Presse Océan Dominique Bloyet Publié le 25/03/2020 à 14h03

 

Grégoire Charmois dirige la délégation de Loire-Atlantique d’APF France handicap.

L’association met l’accent sur les personnes les plus fragiles et les plus isolées.

"On est plus que jamais mobilisés. Aujourd’hui, notre préoccupation est de veiller à ce que les auxiliaires de vie, les aides à domicile et les intervenants médico-sociaux puissent continuer à effectuer leurs missions auprès des personnes souffrant de handicap". Grégoire Charmois est directeur de la délégation départementale d’APF France handicap (ex-Association des paralysés de France). En Loire-Atlantique, l’association compte 700 adhérents auxquels s’ajoutent les usagers accueillis dans les services et établissements médico-sociaux. Elle emploie près de 600 personnes et s’appuie également des bénévoles.

 

Et dans la crise du coronavirus, ces salariés et ces bénévoles sont en première ligne.

 

Maintenir le plus possible chez elles les personnes avec un lourd handicap

Aujourd’hui, l’association fait, par téléphone, le tour de ses adhérents pour connaître leur situation. Savoir s’ils sont seuls ou ont un entourage proche…

 

"Ce matin, une personne non voyante a appelé car elle ne peut pas faire ses courses.

L’autre jour, c’est un monsieur qui est sorti en fauteuil et a cassé l’une des roues. Nous sommes venus réparer le fauteuil. Nous avons une équipe de salariés qui peut se déplacer et les bénévoles. Nous sommes à une moyenne de dix interventions par jour sur l’ensemble du département.".

 

L’association continue également à assurer le service d’aides à domicile, d’auxiliaires de vie et de personnels médico-sociaux afin de permettre aux personnes souffrant de handicap lourd de pouvoir rester chez elles.

"Sur l’agglomération nantaise, nous avons le service d’aide à domicile (SAD) et sur le reste du département le Service d’accompagnement à la vie sociale (SAVS) et le Service d’assistance médico-sociale pour adultes handicapés (SAMSAH) qui intervient chez les gens avec des équipes pluridisciplinaires".

 

Pour remédier au manque, Grégoire Charmois a lancé, lundi soir sur les réseaux sociaux, un appel aux entreprises susceptibles d’en fournir. "L’ARS dit que le pic va arriver début avril pour la région. Il y a donc urgence".

 

« Nous sommes là pour mettre de l’énergie »

 

Et l’aspect psychologique ? "Quand les personnes sont équipées au niveau informatique, on peut faire du Skype. C’est rassurant ", note le directeur de l’APFH 44. "Nous avons également dû faire un gros travail d’explication sur la nécessité de respecter les mesures barrières, l’attestation de déplacement… Nous avons certaines personnes qui ont des faiblesses cognitives et intellectuelles et ont des difficultés de compréhension. Nous utilisons la méthode du Facile à lire, facile à comprendre".

 

En période de crise, et qui plus est de confinement, la parole est plus que jamais importante. L’association a donc lancé des cordées. "Comme en alpinisme. Il y a un groupe de cinq à six personnes avec un premier de cordée chargé de l’animer. Nous démultiplions la démarche participative. Nous sommes aussi là pour mettre de l’énergie", conclut Grégoire Charmois.

 

Contacts : 02 51 80 68 00 ; e-mail : dd.44@apf.asso.fr ; Facebook : APF 44;

Twitter : @APFDD44

 

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