Plan de relance : les plus précaires, une fois de plus ignorés

Alors que le Gouvernement vient de présenter son plan de relance, le Collectif ALERTE dont APF France handicap est membre, regrette qu’une nouvelle fois, il n’ait pas pris la mesure de la réalité vécue par 9 millions de citoyens dont 3 millions d’enfants. Moins de 1 % des 100 milliards débloqués dans le cadre de ce plan est dédié aux plus précaires, pourtant premières victimes de la crise sanitaire. Il rappelle donc de nouveau l’urgence de développer des politiques ambitieuses afin d’éradiquer structurellement la pauvreté en France.

Perte d’emplois et de revenus, réduction de l’activité, augmentation des charges pendant le confinement, endettement, impayés de loyer, réduction drastique du reste à vivre qui pousse de plus en plus de gens vers les lieux de distribution alimentaire, rupture scolaire, surmortalité : les personnes en situation de précarité sont les premières à subir les effets de la crise alors que leur conditions de vie étaient déjà critiques auparavant.
Alors que la paupérisation des 15-30 ans s’accélère, le plan de relance ne comporte aucune mesure qui leur garantisse un emploi stable et un revenu décent.
Le Gouvernement a certes su proposer des solutions temporaires face à la crise, mais aucune disposition de long terme visant à faire évoluer structurellement la situation des personnes précaires n’a été prise depuis le début du quinquennat. Et le déploiement de la Stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté ne semble plus être une des priorités du Gouvernement. 
Le Gouvernement l’indique lui-même : il faudra a minima 2 ans pour retrouver le niveau économique d’avant crise. Il est donc temps que le Gouvernement considère enfin que l’investissement dans les besoins économiques et sociaux des plus précaires est rentable et indispensable afin de lutter contre une pauvreté grandissante, au travers de :
  • la revalorisation significative du RSA et son ouverture dès 18 ans ;
  • la revalorisation des APL tenant compte des impayés de loyer ;
  • le développement d’une politique de sécurisation alimentaire ;
  • l’accès aux soins pour tous, ouverture des droits en santé pour les étrangers ;
  • l’investissement dans l’Insertion par l’Activité Économique et les contrats aidés ;
  • la lutte contre l’isolement social.
Le collectif ALERTE a entendu la stratégie du Gouvernement de faire de la lutte contre la précarité une « action constante » et attend de voir, comme annoncé, les traductions de cette volonté dans les lois de finances et loi de financement de la sécurité sociale à venir.

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