« Face aux besoins, les moyens ne suivent pas »

Claire Tramier, vice-présidente du Département au handicap, souhaite une évolution de la réglementation du maintien à domicile. Et demande à l’État plus de moyens pour les établissements pour enfants.

Via Presse Océan, 07/12/20

Quel accompagnement pour les enfants et adultes polyhandicapés en Loire-Atlantique ?

« Il existe différents dispositifs selon les situations, les évaluations, à domicile ou en établissement, voire à domicile la nuit et en accueil de jour. Les enfants peuvent aller en institut d’éducation motrice une partie de la semaine ou les week-ends. »

Claire Tramier, vice-président du Conseil départemental, en charge du handicap. . | PHOTO, PO-FRÉDÉRIC TESTU

Les moyens suffisent-ils ?

« Non, la question des aidants n’est pas entièrement traitée. Même si le Département est précurseur : depuis 2005, il y a des services de soutien aux aidants. Nous avons d’ailleurs engagé un travail pour les améliorer et créer un nouveau dispositif, fin 2021. Le Département dépense plus de 650 000 € par an pour les aidants, sur un budget handicap de 165 millions d’euros. »

Quelle solution dans le cas de Dominique
Hervouët ?

« Les équipes du Département se sont mobilisées pour accueillir sa fille durant son hospitalisation à la MAS de la Sèvre, qui était d’accord pour la garder plus longtemps, pendant sa convalescence. C’est une possibilité que Dominique Hervouët n’a pas souhaité utiliser, c’est son choix. Sa demande de prestation de compensation du handicap a été acceptée pour 17 heures d’aide à domicile 7 jours sur 7. La réglementation ne nous permet pas d’accorder plus : l’accompagnement 24 heures/24 est réservé aux personnes ayant une urgence vitale. La décision a été prise par une commission qui réunit représentants de l’État, élus, associations, parents d’élèves ».

Que pensez-vous de son idée d’aide d’urgence ?

« La prestation de compensation du handicap a besoin d’être réformée. Elle a été une grande avancée de la loi de 2005 mais elle ne couvre plus tous les besoins. Des progrès restent à faire, notamment pour l’accueil à domicile. On travaille avec l’ARS pour améliorer les choses. C’est aussi le rôle des partenaires associatifs de jouer les aiguillons, on peut se faire leur relais. »

Par exemple auprès de la secrétaire d’État Sophie Cluzel ?

« On l’a rencontrée une fois. Depuis, il y a eu des occasions ratées. On attend sa venue pour échanger sur le nombre de places dans les établissements pour l’enfance en Loire-Atlantique, qui a de gros besoins. La démographie est en hausse, les moyens ne suivent pas. »

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