Jouer avec des pictogrammes pour favoriser l’inclusion

Jouer sans parole pour sensibiliser les plus jeunes et leurs parents aux difficultés de communication : c’était le pari de l’atelier inclusif organisé par APF France handicap, ISAAC – Bienvenue Com’ CAA et l’Accoord.

Sophie Hercent, orthophoniste d’APF France handicap passionnée par la Communication Alternative et Augmentée (CAA), avait prévu une lecture accompagnée de pictogrammes et traduite en langue des signes, ainsi que plusieurs jeux de société, avec comme consigne d’utiliser des pictogrammes pour parler aux autres joueurs. Sur un tableau de pictogramme qu’elle avait préparé, on pouvait retrouver des images correspondant à certaines phrases utiles comme « c’est ton tour », « c’est à moi », ou encore « tu triches » : de quoi communiquer avec les autres sans forcément avoir recours à la parole.

« L’un des jeux consistait à faire deviner à l’autre quel animal on avait choisi en utilisant des pictogrammes : sa couleur, son lieu d’habitation… », explique Sophie. « Utiliser le jeu pour ces sensibilisations, ça permet de se tourner vers les enfants. Ils sont plus ouverts, plus curieux, et n’ont pas d’aprioris ; ils sont naturellement ensemble. »

Plusieurs familles sont venues partager un moment de convivialité dans la Maison de quartier de la Boissière avec leurs enfants, valides et en situation de handicap.

« C’est à nous de trouver des outils pour que tout le monde puisse communiquer, plutôt que de dire d’une personne qu’elle n’est pas capable, qu’elle ne comprend pas », ajoute Marcel Le Hersan, conseiller départemental d’APF France handicap qui était aussi présent. « Je m’intéresse beaucoup à la CAA car je travaille aussi avec des enfants non-communicants. Si tu veux donner la possibilité aux personnes non-communicantes d’apprendre, il faut adapter les moyens, les outils, plutôt que de réduire l’offre. C’est essentiel pour respecter chaque personne ».

« On peut tous se retrouver sans la parole, être incapable d’exprimer des besoins basiques, le manque, l’amour… Qui n’a pas vécu ça dans sa famille, avec les maladies dégénératives, les AVC, les accidents… ? Même les bébés peuvent apprendre des signes à partir de neuf mois ; ça permet d’éviter leur frustration et mal-être. C’est important de faire connaitre ces outils pour qu’ils soient plus largement utilisés », précise Sophie.

Après les jeux, les participants ont également échangé autour du court-métrage du Groupe Démosthène sur les difficultés d'élocution, qui affiche plus de deux millions de vues sur YouTube. 

« L’objectif, c’est d’apprendre à vivre ensemble. On a tous quelque chose à dire, même si c’est dit autrement que par la parole ». Son prochain projet : proposer ces outils de communication alternative et augmentée aux associations franco-ukrainiennes pour les réfugiés qui ne parlent pas le français.

 

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